Le cheval rouge, d’Eugenio Corti
Il y a des livres qui sont des talismans et des signes de reconnaissance ; Le Cheval rouge, si j’ose dire, incarne l’un d’eux.
Il y a des livres qui sont des talismans et des signes de reconnaissance ; Le Cheval rouge, si j’ose dire, incarne l’un d’eux.
En 1996 paraissait en français, aux éditions de L’Age d’Homme, Le Cheval rouge d’Eugenio Corti qui restera probablement, tant par son ampleur que par son ambition, comme un des grands romans italiens de cette fin de siècle. Publié en mai 1983 chez un modeste éditeur milanais, Le Cheval rouge, en raison à la fois d’un ton qu’on n’entendait plus dans les lettres italiennes depuis Alessandro Manzoni, d’un amour pur de la patrie et d’une salutation profonde aux vertus traditionnelles et chrétiennes, s’est progressivement imposé auprès d’un large public de la Péninsule, touché de retrouver là une image vraie de l’héroïsme et des épreuves de l’Italie. Je ne reviendrai pas sur les conditions de ce phénomène littéraire.
En 2020, les éditions Noir Sur Blanc, dont le catalogue est souvent alimenté par la littérature de l’Est, ont réédité un ouvrage paru en 1983, devenu rapidement célèbre en Italie. Sa traduction française, en 1996, avait touché « the happy few ». Mais elle était devenue introuvable et ceux qui avaient la chance d’en posséder un exemplaire le gardaient jalousement.
Redécouvrir ce chef-d’œuvre presque quadragénaire, construit d’une main sûre et d’une plume d’artiste, fut l’un des rares bienfaits de ce confinement.
Il brosse un tableau fidèle et exhaustif d’une période chaotique, aussi bien sur le plan historique que psychologique. Son récit court jusqu’en 1974. Il est addictif, prend au coeur et aux tripes. Au fil de 1420 pages, c’est le puissant souffle épique qui porte et transporte, mais aussi le trésors de tendresse et d’amour.